encontre avec Uenaelar par Sikander
"Le monde se divise en deux catégories : ceux qui courent pour échapper aux ennuis, et ceux qui courent pour s'y précipiter..."
C'était une belle journée comme il y en a peu dans les Territoires de l'Est de Freeport... Tranquillement assis, je rédigeais cette maxime avec le matériel hérité de mon père, qui fut un barde émérite en son temps. Non loin de moi, un groupe d'elfes des bois, pour la plupart de jeunes druides, se reposait dans l'attente d'un nouveau raid sur un camp orc. Certains creusaient le sol pour y chercher des racines tandis que d'autres s'entraînaient au camouflage, avec un succès tout relatif d'ailleurs. Rien ne semblait pouvoir troubler la quiétude de l'endroit. Rien sauf...
Un cri retentit quelque part dans les environs :
"Griffon !"
Les elfes se levèrent dans un ensemble parfait, scrutant les environs à la recherche de l'ennemi honni, puis se rassirent, apaisés, et retournèrent à leurs occupations...
C'est alors que survint le drame...
Un être de taille moyenne, tout de noir vêtu, traversa mon champ de vision en un éclair... Me rappelant les quelques lignes citées en préambule, je me demandai à quelle catégorie d'aventuriers celui-ci appartenait... Je n'allais pas tarder à le savoir... Quelques pas derrière lui volait un griffon furieux, manifestement pressé de se repaître de la chair de sa proie. Je m'attendais à voir le malheureux se précipiter vers un refuge mais quelle ne fut pas ma surprise de le voir au contraire modifier sa course pour se jeter sur le groupe d'elfes. Il traversa leurs rangs puis s'arrêta quelques mètres plus loin, un sourire démoniaque aux lèvres. Le griffon, lassé par cette course poursuite, vit là l'occasion de se défouler à moindre mal, ce qu'il fit avec une délectation proche de l'extase. Le combat fut bref et sanglant et son issue, inévitable. Assis à quelques pas du carnage, le sombre seigneur semblait goûter le spectacle avec malice. Le griffon finit par se tourner vers lui et commença à le charger, mais semblait impuissant face à cet étrange adversaire. L'aventurier se leva alors, s'approcha de l'animal en furie et lui glissa un mot à l'oreille ; celui-ci fut alors pris d'une peur panique et s'enfuit à tire d'aile.
Ma curiosité l'emporta sur la terreur et je me décidai à m'approcher de cet être manifestement infernal...
"Euh, bonjour ?"
"Hum..."
"Oserai-je vous..."
"Silence..."
"Mais..."
"Chuuut, je savoure..."
Un nouveau cri, bientôt rejoint par beaucoup d'autres, retentit dans le lointain :
"Griffon ! Aaargh !"
"Ouais, on a testé !"
"Mais y'a personne pour le buter ?"
L'elfe noir sourit alors d'une manière encore plus démoniaque...
"Le meilleur arrive..."
Les cris reprirent de plus belle :
"Et les gardes ?"
"Mais ? QUI A TUE TOUS LES GARDES ?"
"Aaargh !"
L'homme partit alors d'un rire sauvage...
"Muhahahahaha ! J'aime être seul parfois... et j'ai horreur de courir... ça m'a demandé un peu de préparation, mais ça en valait la peine..."
Comprenant la menace implicite, je me précipitai vers l'abri le plus proche sans demander mon reste... L'homme sage est celui qui connaît ses limites, après tout...
ikander.
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A présent je me trouvais à nouveau devant un portail : semblable à celui de l'entrée, mais entièrement décoré de bas-reliefs et surmonté par une statue tirée de blocs de pierre noire. La statue était de dimensions exceptionnelles : gigantesque, les pieds mesuraient presque quatre mètres. Il s'agissait de la statue colossale d'Innoruuk, comme l'épigraphe gravé sur le côté gauche de son trône l'indiquait. Il était impressionnant d' imaginer comment une statue si colossale avait pu être tirée d'un bloc unique et ne pas présenter ni tâche ni éraflure. " Cette œuvre ", je me disais, " est digne d'admiration non seulement pour ses dimensions mais surtout pour la technique avec laquelle elle a été travaillée et par la nature de la pierre ".
A la base, je le remarquais seulement après, encore une inscription, assez obscure : " Si quelqu'un veut connaître combien je suis grand et où je me trouve, qu'il dépasse une de mes œuvres ". La phrase était bien ambiguë : combien je suis grand pouvait évidemment se rapporter aux dimensions. Cette interprétation pouvait être confirmée par le fait même que ces mots se trouvaient justement aux pieds de la statue gigantesque, et, en tout cas, ils s'accordaient bien avec cette autre curiosité que le dieu promettait de satisfaire " où je me trouve ". Mais combien je suis grand pouvait avoir aussi une valeur métaphorique et ne pas se rapporter à la taille mais par exemple aux œuvres, auxquelles on faisait allusion aussitôt après.
De même que l'autre expression, " où je me trouve ", justement en tant qu'invitation, ou défi, à retrouver son tombeau, laissait entendre que son emplacement était secret et son accès permis seulement à certaines conditions…
Toujours est-il que le visiteur curieux, à partir de ce moment, était défié, invité à une épreuve, qui était elle aussi présentée de manière ambiguë : " qu'il dépasse une de mes œuvres ", qu'il entreprenne en somme - peut-on comprendre -, des actions encore plus grandes que les miennes. Si c'est là l'interprétation exacte, il s'agissait en quelque sorte d'une interdiction. La statue immense surgissait devant le visiteur, alors qu'il était encore au début du chemin, et semblait le décourager dans la recherche du sarcophage. Mais était-ce la seule interprétation possible ?
"Être détesté et odieux sur le moment a toujours été le lot de ceux qui ont prétendu à la vérité " …Une silhouette fine avança vers moi. Ses yeux avaient rougis en prononçant ces mots. Il avança encore, le pas léger et presque imperceptible. Pourtant une force étrange se dégageait du corps subtile de cet Elfe Noir, une énergie puissante qui semblait mouvoir avec ses pas l'éthéré tout autour.
"La vérité est un couteau tranchant, la vérité est une plaie inguérissable, la vérité est un acide corrosif. C'est pourquoi aux jours de sa jeunesse et de sa force l'homme fuit la vérité et s'aveugle par une activité fébrile ou par une vie menée dans les plaisirs. Mais vient un jour où la vérité le transperce comme un javelot et il se découvre seul, au milieu de ses semblables il est seul, et son dieu ne lui apporte aucune aide dans sa solitude. "
Je m'éloignais et je ne savais que dire bien que je comprisse que mon destin m'appelait à l'écouter et à lui répondre. " Approche toi, visiteur : la vie est comme une nuit froide, mais c'est beau que deux solitaires se réchauffent dans la nuit froide, bien que leurs yeux et leurs mains se mentent par amitié ". Je lui dis que je ne le considérais pas comme un menteur, et ses mots couvèrent en moi, car je n'étais qu'une femme et mon cœur était engourdi par le sang et les blessures et j'avais connu comme lui la griserie de la haine. C'est pourquoi ses paroles couvèrent en moi des flammes. J'étais épuisée et mon cœur était comme une plaie dans ma poitrine.
Je m'approchais alors sans intention, involontaire, comme attirée, en dépit de ma volonté, par la force se dégageant de son corps, par son regard. Ce fut alors qu'il tendit sa main, ses longs doigts fins, noueux, et m'invita à m'asseoir . Il s'inclina lui-même profondément, la main à hauteur des genoux dans une révérence de bienvenu.
"Je suis Uenaelar Uthmatar, chevalier des ombres ; que tu puisses trouver ici, visiteur, une natte où poser tes jambes lourdes pour le chemin parcouru et la réponse soulevée par ton âme douteuse ". Ses doigts portaient des bagues précieuses, pour mieux faire ressortir leur gracilité, et un bracelet soulignant la finesse de son poignet. Objets tous d'une grande beauté, indice certain de leur rareté et de la puissance dont ils étaient porteurs.
Si étrange est l'esprit de notre race, et l'on connaît si peu son propre cœur, qu'en cet instant mon esprit était de nouveau libre et léger et j'avais oublié tout le mal survenu ces derniers jours. Je me sentais bien, et une sensation inexplicable me disait que je n'étais pas loin de chez moi.
J'ai passé une nuit entière dans une chambre voûté construite en creusant dans une pierre similaire aux diamants. Le lendemain il me fit réveiller par des jeunes elfes noires, toutes habillées d'une robe rouge corail, les cheveux longs et irréguliers recueillis en deux grosses mèches sur les épaules. Elles me conduisirent dans une pièce à côté, une chambre avec des miroirs, des robes et des objets de toutes sortes.
Je me regardais dans un des miroirs et j'y découvris le visage d'une jeune femme épuisée par la douleur qu'il fallut maquiller avec soin pour lui redonner une apparence de vigueur et de jeunesse. Elles me firent changer de costume et m'oignirent le visage d'un baume précieux ; elles me firent parer d'or et d'argent, si bien que j'eus l'air d'une grande dame. La transformation fut si réussie que j'en fus éblouit " je n'ai jamais été aussi belle "… " viens, vite …".
Uenaelar m'attendait assis sur une chaise de pierre au milieu de la salle à la statue d'Innoruuk, là où le jour avant nous nous étions rencontrés. J'arrivais par derrière et je remarquais alors qu'en dépit de sa finesse, son dos était saillant de muscles et vigoureux. Il se leva et il me tendit la main, de loin, en m'invitant à le joindre plus rapidement.
Ce fut alors que je remarquais que si de son visage seuls ses yeux rouges m'avaient marqué en s'imprimant dans mes pensées et en resurgissant de ma mémoire la nuit, pendant mes rêves, c'était parce que son visage était caché par un masque rugueux et gris, adhérant parfaitement à sa peau. Je ne saurais pas dire combien de jours dura mon initiation aux arts de la sorcellerie que ce Shadow Knight veut m'apprendre. A l'époque je ne savais pas que ces enseignements m'auraient, à plusieurs reprises, permis de sauver ma propre vie et celle de mes compagnons d'aventure. Ils me semblaient seulement dictés par sa folie, car jamais je n'avais entendu parler de ces charmes et bon nombre d'eux contredisaient les savoirs de la tradition Teir' Dal.
Comme beaucoup de sortilèges étaient gravés sur des amulettes qu'on porte sur soi, il me fit un grand nombre de présents. Un en particulier était, d'après Uenaelar, celui dont je n'aurais du en aucun cas me séparer. Il en fit un petit rouleau, sans me le montrer, et en me demandant de ne pas essayer de le lire avant le moment opportun. Ses mots ne sonnaient pas comme un discours mais comme une injonction. Le papyrus qui faisait de support au charme enroulé, il le glissa dans un étui, suspendu par un cordonnet, qu'il mit aussitôt à mon cou. " comment saurais-je que c'est le bon moment ? " " tu le sauras ", me dit-il, et avec une fermeté telle que je n'osais pas répliquer.
"Je te donne un indice, Pentesileas, pour que tu puisses dépasser sans crainte cette épreuve et parvenir enfin au but de ton destin ". Mon corps frémissait au contact de ses mots qui résonnaient lourds de devoir dans la pièce…
"Le défi lancé au visiteur par l'épigraphe du dieu n'est pas de dépasser les exploits guerriers d'Innoruuk - hélas ton jeune âge t'a porté à croire cela et avec trop d'ingénuité tu as crue possible de viser là où seul Innoruuk pourrait te conduire s'il le voulait. L'épigraphe t'invite à vaincre la difficulté opposée par son édifice compliqué et à t'orienter pour découvrir son secret. Et puisque le tombeau est placé très haut, sur le toit de la salle principale, l'épigraphe ne pouvait pas seulement dire " où je gis " mais aussi " combien je suis haut ". Il te reste à présent à dépasser la statue et à chercher la salle principale. Une clef repose dans le tombeau d'Innoruuk, elle t'attend avec un parchemin que tu devras garder sur toi comme s'il s'agissait d'un de tes bras ou d'une de tes jambes. Après, sortie de ce labyrinthe, une soif déchirante te guidera à un fleuve et le fleuve à une ville. Dans la ville un jeune homme de ta race parviendra - si tu accomplis tout selon les temps - au même moment que toi et il te questionnera sans cesse afin de savoir si tu es une des élus pour la quête de Miragûl. Beaucoup de ses questions surgiront de sa bouche sans qu'aucun raisonnement de sa part ne les ait suscitées, car vous êtes, tous les deux, des instruments voués à accomplir la volonté d'Innoruuk. Mais après, dans ta vie, il y aura à nouveau place pour ta quête personnelle. Fais vite à présent, car le temps n'attend pas et il te reste à surmonter encore une épreuve, peut-être la plus dure, avant que le soleil ne fasse deux fois le tour sur cette coupole ".
Il leva la tête en regardant vers le ciel transparaissant à travers la coupole du plafond. " La vie est un endroit funeste et mon cœur se glace en te sachant errant, mais certainement cette bague te protégera ".
Il inclina la tête et ses yeux rougirent de douleur et ses lèvres fines tremblèrent en s'épaississant. J'endurcis mon cœur, car j'avais connu aux côtés de ce shadow knight, un bonheur subtile… presque l'amour paternel d'un maître pour son disciple. Après un si long abandon et une si triste solitude, il était capable de restaurer en moi l'espoir de retrouver un jour mon père et surtout l'élan qui accompagne une nouvelle quête. Une quête où mon destin s'entrelaçait avec d'autres existences, où mon choix portait gravé en soi les conséquences sur les vies d'autrui. Surtout, je sentais dans mon âme que le moment de la vengeance de ce jour infâme où mon village, ma famille, ma vie tout entière furent dévastées était proche…
A ses côtés, insensible à la peur, j'observais les demeures d'éternité d'Innoruuk. Lorsque le jour était visible dans le ciel, elles étincelaient d'une lumière parfois aveuglante. Ondulant à la manière d'un serpent, l'ombre rouge d'Uenaelar me guida pendant plusieurs heures vers un endroit inconnu où la suite de mon destin était figée et attendait que j'arrive pour m'en remparer.
Bien qu'il semblait fou, cet elfe noir au nom d'Uenaelar Uthmatar avait changé à tout jamais le cours de ma vie. Peut-être à cause de cette même folie, car sa folie était plus belle que la sagesse, que jadis j'avais connue, des autres elfes noirs.
entesileas
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Sache ô Prince qu'entre le moment où fût engloutit l'Atlantide et l'avènement des fils d'Arius vint une Paladine demi elfe nomée Moryll Linamiel et voici son histoire, enfin un piti bout !
Il faisait sombre. Tellement sombre que je ne distinguais rien alentour.
Me souvenant des paroles qu'un jour le sage Cirth me dit d'un air grave et résigné alors que nous nous promenions dans une vallée, euh, une auberge mal fréquentée : j'ouvris alors les yeux.
Le paysage bougeait de façon régulière de droite à gauche alors que cette après midi ensoleillée touchait à sa fin et que je m'apprêtais à poser le camp non loin des docks dans l' Oasis of Marr qui semblaient étrangement déserts (après une fête bien arrosée) quand soudain un Nain géant fit irruption devant moi.
Je lui tendis, comme la tradition l'exigeait, une petite chopine de bière naine quand soudain ce malotru se mit à m'attaquer. J'eu à peine le temps de tendre le bras pour attraper ma fidèle épée posée sur le sol quand j'entendis un rire qui me glaça le sang suivit d'un sifflement aigu. Je me retournais aussi rapidement que mon état me le permettait quand j'aperçu un preux chevalier. Il me fit penser à un chevalier que j'ai bien connu qui disait "ni" (rien que le souvenir de cela me donna la chair de poule) mais je secouais la tête et en fait, il ne lui ressemblait pas du tout (ce qui tombait à merveille car j'étais a court de jardinet)
-Oh merci noble seigneur, dis-je immédiatement, votre noble action ne fut pas réellement nécessaire mais je vous en remercie du fond du cœur mais je vous assure qu'aucun nain géant ne peut m'effrayer. Mon nom Moryll Linamiel.
Le preux chevalier était vêtu d'une magnifique armure. Il avait du tuer nombres d'elfes noirs afin de s'approprier leurs armures ce qui ne me fut pas pour me déplaire. Une aura de puissance se dégageait de cet être qui avait la taille et la finesse d'un elfe noir, même d'un demi elf mais sans la moustache.
Je sentit que mon noble ami chancelait à mon rythme.
Il ouvrit enfin la bouche, et d'une magnifique voix caverneuse dit alors :
-Mon nom ne te regarde pas, femme, et ce Sand Giant n'était qu'un passe temps. Je cherche un Halfling qui me doit 175pp pour un service que je lui ai rendu dans "the hole". Je l'ai enfin retrouvé mais il m'a fait boire jusqu'à plus soif avant de disparaître. Son nom est YABON et je te laisserais la vie sauve si tu me dis ou il est.
Je m'approchais afin de l'observer de plus près. Quand j'entendis le bruit de nos casques qui s'entrechoquaient, je su que j'étais bien trop près de lui, ou peut être était-ce à cause de son haleine… Je lui rebondi alors.
-Je crois que je l'ai vu prendre le bateau pour Timorous Deep, peut être se dirige-t-il vers une citée que je connais, remplit de perroquets géants qui ne demandent qu'à mourir, je vais te guider pour te remercier.
-Je sais ou c'est Larve !
Je trouvais sa façon de parler étrange mais vu l'état d'ébriété dans lequel il semblait être je décidais de passer outre.
Je le suivit donc jusqu'à Timorous Deep ou force fut de constater qu'aucun Halfeling ne se trouvait.
-GRRRRR dit-il !
Il s'approchait de moi en se montrant menaçant, mais je n'éprouvais aucune peur, j'étais capable de me défendre. Cela ne vint absolument pas du fait qu'il me menaçait avec une petite cuillère, ou peut être était ce une Wurmslayer…
Nous n'étions pas en vue encore des perchoirs de bois de ces maudits perroquets que, soudain je vis un elfe noir courir dans notre direction et nous passer devant nous remuant une traînée de sable.
- Ha pour courir ils sont toujours très forts les elfes noirs , laissais-je échapper en sortant de son fourreau mon épée afin de me préparer au danger qui poursuivait cette pauvre créature peureuse.
- Tu vas payer, on ne se moque pas de sa propre race ! Et plus encore on ne se moque pas de moi, de plus je ne vois pas de Yabon aux alentours ! dit-il mettant un genoux a terre afin d'être certain d'avoir le champ de vison lui permettant de détecter le Halfling.
- Hein ? laissais-je échapper alors qu'un de mes sourcils se relevait, signe de mon incompréhension de la situation.
Soudain, la raison de la fuite de l'elfe noir s'abattit sur nous ! 7 Perroquets, tels 7 perruches échapées d' une cage fondirent sur nous. Certainement 7 perroquets mercenaires engagés afin de bouter hors de leur village les… ou en étais-je… ah oui.
Ce fut une belle bataille, mon compagnon elfe et moi les abattirent les uns après les autres. Au besoin j'en maintenais certains au sol à l'aide de ma magie tout en reculant puis en nous guérissant tous deux. Le combat dura, mais quelques guérisons, et mon Lay Hand plus tard, la victoire fut écrasante.
Nous étions tous deux blessés et le soleil se couchait en teintant le ciel d'une magnifique couleur orangée.
Quelques éclairs zébrèrent alors le ciel de leur ramifications fulgurantes (c'est beau hein ?) et nous primes comme abri une hutte abandonnée située a quelques mètres tandis qu'une pluie battante tombait.
Sans dire un mot je sortit de mon sac à dos nombres d'alcools rares que mon ami Cirth m'avait gentiment offert Cela décape même les armures, m'avait il dit ! Nous étions à un stade bien avancé de, euh, bien être alors autant continuer !
Nous avons passé une bonne partie de la nuit à boire en nous racontant nos faits d'armes respectifs avant de nous endormir. La seule chose qui me gènait, ce fut qu'il ressemblait à un elfe noir, mais je mis cela sur le compte des alcools forts et étranges que nous avions bu une bonne partie de la nuit.
Je me réveillais au petit matin, vers midi. Ou plutôt, non, des ronflements faisant trembler la hutte me réveillèrent. Je fis volte face et saisit mon arme : Il y avait un elfe noir endormi en face de moi ! A coté de lui, j'identifiais la provenance de ces ronflements: Un tonneau ouvert (vide) avec un Halfeling endormi !
J'en déduisit que cela ne pouvait être que ce Yabon mais contrairement à la rumeur, je ne vis point de moustaches dépasser de sous son gros nez !
Je le regardais de haut en bas tout en réalisant que cet elfe noir avait volé l'armure d'Uenaelar …
Il me vint alors une révélation : A moins qu'Uenaelar ne soit UN elfe noir ! Mais si cela avait été le cas comment cela se fit il qu'il n'aie pas tenté de m'occire dès que je fus endormie ?
Après tout j'avais déjà rencontré quelques elfes noir dignes de confiance et je décida de ne pas le réveiller et de m'en aller doucement, car il se pouvait qu'en plus d'avoir eu la malchance de naître elfe noir, ce soit un shadowknight ! Et je n'avais pas envie de tuer un si brave euh evil elfe noir, et je n'avais pas le courage de courir en étant poursuivie par lui.
Je m'en allais donc doucement, et même les cliquetis de ma jolie armure ne le réveillèrent pas. Il faut dire qu'avec ce que ce Yabon avait du lui faire boire ajouté à ce que l'on avait bu…. Je cru tout de même voir un des ses yeux s'ouvrir et se refermer rapidement alors que je m'éloignais.
Plus tard dans la journée je rencontrais Huracanx, un ami nain, un vrai, qui dès qu'il me vit éclatat de rire ! En effet il me fit remarquer que je ne possédais plus qu'une seule oreille ! Je la récupérais bien plus tard lors d'autres aventures.
Mais ceci est une autre histoire…
oryll
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La rencontre d'Uenaelar UTHMATAR et d' Arvir le monk.
La nuit.
Une nuit sans lune et sans espoir,
Une nuit froide, dans un noir épais comme de la mélasse.
Un moine rouge, agenouillé, tient dans sa main une tête d'Orc. Une dizaine de corps d'orcs, gisent à terre, démembrés et inertes, formant une étonnante peinture rouge et verte, tremblotante, à la lueur des torches du campement.
Une branche qui craque. Deux petits points rouges dans la nuit scrutent ce moine , regardant avec mépris cette humain baignant dans du sang orc. Le moine se retourne et regarde les deux petites lueurs avec des yeux de dément.
- Viens engeance du Mal, Arvir est prêt à t'évangéliser !!!
A peine le temps d'une respiration et le moine était sur la silhouette qui se découpait dans l'ombre d'une torche. Il frappe…dans le vide et se retrouve a terre…Son adversaire reste dans l'ombre …Seul le bruit de la respiration du moine dérange le silence de la forêt, ponctué par le crépitement des torches.
- Relève toi humain, la leçon n'est pas finie !
Se redressant par un saut de tête, le moine se jette sur un arbre, s'en servant comme une marche et s'élève vers la tête de son adversaire. Il lance son pied gauche dans un mouvement circulaire qui le fait tourner sur lui-même. S'attendant à l'impact de son talon sur la tête de son adversaire, le moine est emporté par son élan, ne rencontrant que du vide .Il se reçoit agilement et se retrouve bloqué contre l'arbre, par un adversaire impalpable.
-tu utilises de la magie, démon, mais cela ne te sauvera pas...
Silence...
Puis un rire sonore s'élève jusqu'à la cime des arbres, un rire terrifiant.
Muhahahahaha !
Le moine reçoit un coup sur la nuque et s'évanouit...
Le jour
Un petit jour sale et nauséeux.
Des croûtes de sang couvrent mes bras et mon visage. Les multiples entailles de mon corps, laissées par les épées des orcs, et ma tête me font mal, résonnent au rythme des pulsations de mon cœur… Je vis….
Je suis allongé, quelqu'un fait revenir de la viande sur un feu… Je me lève et fait face a un Drow, accroupi, en train de cuisiner. Lui me regarde d'un air légèrement amusé.
- Paix petit humain, je ne t'ai pas tué cette nuit, je ne le ferais pas ce matin…
Sans me détendre, je m'accroupis et continue à observer mon étrange compagnon de fortune...
- Tu vas voir, l'orc c'est excellent, ça ne vaut pas l'elfe des bois, mais bon...
Bon, orc ou pas orc, ça sentait rudement bon, et j'avais drôlement faim. Et ce terrifiant petit guerrier Drow m'apparaissait sous un autre jour. Finalement, le comique de la situation finit par me faire rire, à m'esclaffer même ..la folie ….. Depuis que j'avais quitté l'abbaye, ma vie
n'avait été qu'une longue succession de combats et de massacres…et c'était une âme sombre qui me faisait renouer avec la vie.
- Mange et je t'apprendrais quelque chose, moinillon.
J'avalais mes tranches d'orcs goûluement, essayant d'oublier le goût de charogne. C'est seulement à la fin de ce repas, que je m'aperçus que mon hôte n'avait pas touché à sa part …..Un doute m'envahi soudain….Le Drow finit par rire de mon trouble.
-Tu es courageux pour un humain, manger de l'orc est un acte de bravoure, bien, suis-moi.
J'obtempérais, en pensant que ces elfes noirs avaient franchement un drôle d'humour.
- Uenaelar va t'enseigner comment feindre la mort...Uenealar préfère les moines morts.
Rire un peu sinistre…
J'étais abasourdi. Uenaelar ! ! ! J'avais devant moi une légende vivante, mais pas de celle que je désirais rencontrer dans mon enfance, plutôt un cauchemar. Et ce cauchemar vivant allait m'enseigner un savoir caché et précieux, dont la valeur était sans commune mesure. Cela déstabilisait ma vision du monde bilatérale……Ombre et lumière se mélangeaient.
Mon maître de circonstance m'entraîna durant toute une semaine, m'apprenant quelques petits trucs, comme les fondements spirituels du jeu drow dans la culture des elfes noirs. Ma vie se partagea entre des tranches d'orcs nauséabondes et un entraînement harassant.
Mon 'maître' parlait peu, me guidait plus qu'il ne me commandait. Etrange âme, étrange légende….Nous finîmes une nouvelle journée, moi en grignotant de l'orc, mon maitre me narrant quelques unes de ses aventures, me gratifiant de temps en temps de conseils de survie. Je m'endormis bercé par le son de sa voix…
Je me réveillais en sursaut, attaqué par 3 ogres gigantesques. Mon sang ne fit qu'un tour et je me mis à courir, cherchant des yeux désespèrémment une trace de mon nouveau maître.
Et j'entendis alors la voix de mon 'maître' :
Ceci est ma dernière leçon moinillon…Ce qui ne te tue pas te rend plus fort.. Sert toi de mes enseignements et survis ….ou meurt…. Muhahahahaha !
C'était une très belle démonstration du talent de mon maître dans le jeu drow. Me rapellant les leçons des derniers jours, je m'élançais derrière un arbre et me lançait dans une transe qui ralentit mon cœur, refroidit mon corps ….je m'écroulais à terre comme mort...
Je survécu évidemment… Cette rencontre m'avait changé à jamais...
Le bien et le mal ne seront plus jamais pareil pour moi.
Un jour peut être pourrais-je servir mon sombre maître...
rvir
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- Honorius Pater Supremus, pardonnez-moi car j’ai pêché.
Enfin, je vais pouvoir me confesser. Le souvenir de cette journée maudite revient me hanter toutes les nuits, et j’ai coupé au plus court pour rejoindre le monastère le plus rapidement possible. Je suis dans un état pitoyable. Je n’ai pas pris de repos depuis plusieurs jours, dans l’espoir de fuir ce cauchemar.
- Racontez-moi ce qui a pu vous mettre dans un tel état ma fille.
Une certaine frayeur perce derrière la voix habituellement calme et posée du père. En arrivant au monastère, je m’étais effondrée sur la porte, tambourinant encore et encore et encore... En regardant mes mains, je m’aperçois que le sang suinte à nouveau à travers les bandages.
- J’ai eu des pensées horribles mon père. J’ai failli à l’ordre de Brell Serilis.
Je ne suis certes pas la plus grande championne de Brell, mais ma réputation de fervente fidèle n’est plus à faire.
- J’ai eu des envies de meurtre, des envies de sang. J’ai eu des envies de vengeance.
Je crois détecter un frisson parcourir le père supérieur. Assise dans la pénombre du confessionnal, terrassée par la fatigue du voyage accumulée sur plusieurs jours, je commence mon récit.
Et le cauchemar recommence...
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La journée avait pourtant bien commencé. J’avais enfin retrouvé la trace de la mythique armure Deepwater. Selon mes sources, plusieurs éléments se trouvaient dans les tréfonds de Karnor, un ancien donjon sur le continent natal des lézards. La zone étant extrêmement dangereuse, j’avais demandé à deux fidèles compagnons de m’accompagner.
Grâce aux talents de camouflage et à la vitesse du loup de notre druide, nous sommes parvenus rapidement et sans encombre à l’entrée de l’ancien donjon en ruine. Une odeur de mort plane, et le hurlement des bêtes sauvages déchirent régulièrement l’air froid de la Toundra. Mais nous sommes une fière équipe d’aventuriers aguerris, habitués à côtoyer le danger.
Un sifflement au bord de la zone attire notre attention. Un chevalier en armure noire se tient assis dans l’ombre de la porte. C’est sa respiration, difficile, que nous avons entendu. En nous approchant, je m’aperçois qu’il s’agit d’un elfe noir. Il a visiblement fait une mauvaise rencontre. Suivant les préceptes de Brell, je commence aussitôt à incanter. Même si la majorité des drows suivent les dieux du chaos, quelques-uns un ont renié ces mêmes dieux du mal. Rapidement, sous l’action des bienfaits de Brell, les blessures du drow se referment. Je lui demande alors s’il connaît le donjon, et si nous devons nous attendre à un quelconque danger de l’autre côté de la zone. Lentement, le drow nous examine de ses yeux perçants, un à un, avant de déclarer d’une voix grave : " Non, j’ai tué le gardien de la zone, le passage devrait être sauf pendant encore quelques heures ". Pendant que je remercie le drow, mes deux amis en profitent pour franchir la zone. Quelques secondes plus tard, je m’élance à leur suite, sans remarquer le sourire pervers qui s’esquisse sur les lèvres du drow.
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J’entre dans la zone. Cris. Eclairs de mana. Chaos. Hurlement d’agonie. L’enchanteur s’écroule. Il n’a pas eu le temps de faire demi-tour. En fait, il n’a même pas eu le temps de comprendre ce qui arrive que déjà son corps s’effondre, mutilé, lacéré de dizaine de coups de griffes, de crocs. Au désespoir, j’essaye de repérer le druide en me basant sur les éclairs de mana. Il a essayé de lancer un sort de soin sur l’enchanteur avant qu’il ne soit trop tard, mais les monstres l’ont rapidement interrompu, laissant les volutes de mana se disperser, inutile... et maintenant, les précieuses secondes qu’il a perdues vont lui être fatales à son tour si je n’interviens pas ! Une lueur bleue entoure mes mains alors que j’invoque la toute puissance de Brell.
Concentrée sur mon invocation, je ne vois pas le formidable coup foncer en plein sur ma tête.
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Je me réveille à l’extérieure du donjon. Seule. Ou pas. Un ricanement, grêle et dissonant, s’élève dans mon dos. Je me retourne en sursautant. Le drow est toujours là, qui me regarde de ses yeux froids comme la mort.
- Alors, fière paladine, tes petits pouvoirs de guérison n’ont pas pu sauver tes amis ? Tu les as lâchement abandonnés devant le petit comité d’accueil que je vous avais préparé ?
La colère, boule de glace brûlante, remonte depuis le fond de mes entrailles, pour sortir dans un formidable cri de rage. Je me précipite sur lui, mes deux mains fermement serrées sur mon épée. Il commence à incanter, mais je suis trop obnubilée par ma soif de vengeance pour m’en soucier. Au moment où j’abats enfin mon épée sur ce traître, il fait un pas de côté... et disparaît dans les ombres. Je suis dans un tel état de colère, de haine et de frustration, que je jure tous les blasphèmes que je connais, et même plusieurs que j’ignorais jusqu’ici.
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- Tout ceci pourrait être très grave si vous n’aviez pas eu à faire à un drow, et un sombre shadowknight visiblement. Il est évident que vous ne sauriez en aucune raison vous reprocher la mort de vos amis.
La voix du père me tire de ma torpeur. Je ne me rappelle pas avoir parlé, mais le père semble avoir bien entendu mon histoire.
- Si, comme je le soupçonne, il s’agissait bien d’un anti-paladin, je suis même prêt à penser que c’est Brell lui-même qui vous a poussé à agir.
Un anti-paladin... ho oui, pour ça, aucun doute, c’en était bien un...
- Non, le plus grave dans cette épreuve, ce n’est pas votre soif de vengeance, mais plutôt les jurons que vous avez pu pousser. C’est le premier signe de relâchement dans la discipline de Chevalier. Je vais vous donner le pardon, mais vous devrez aider les jeunes apprentis en pénitence. Ces petits fougueux ont parfois du mal à comprendre nos préceptes sur le langage. Cela vous fera du bien de le leur inculquer.
- Mon père, je n’ai pas totalement terminé mon histoire...
- Oui ?
- Après s’être réfugié dans les ombres, et avant que je ne sombre dans une furie blasphématoire, le drow s’est adressé à moi une dernière fois.
- Et que vous a t’il dit ?
- " Tu pourras te vanter d’avoir aider Uenaelar le ShadowKnight à tuer tes meilleurs amis, petite paladine couarde ! "
- Aaarrrrggggg, cette espèce de morve de troll dégénéré, ce déchet orgastique d’ogre bâtard, ce fuyard devant l’éternel, ce minable voleur d’oreilles, ce...
Finalement, après dix minutes de vociférations qu’une chaste damoiselle comme moi ne saurait répéter, je peux vous affirmer que les prêtres ont décidément beaucoup plus de connaissances que les paladines... même en jurons !
unkelzane
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